Fabrication des aiguilles à coudre

L’HISTOIRE BOHIN FRANCE

LE PAYS D’OUCHE

Dotée d’un sol riche en minerai de fer, idéalement située entre rivières et forêts, L’Aigle est la capitale historique française pour la fabrication des épingles puis des aiguilles.

Pour preuve, en 1747, 6000 personnes étaient employées dans 450 épingleries aiglonnes.

Ces objets du quotidien se vendent jusqu’en Amérique grâce à l’excellente productivité des usines de la région.

Adam SMITH, le célèbre économiste, prend même pour exemple une manufacture d’épingles à L’Aigle pour élaborer sa fameuse théorie de la division du travail !

LE CONTEXTE ECONOMIQUE

L’industrie française souffre de la concurrence allemande et anglaise qui est plus moderne, plus rentable.

La France est contrainte d’importer sa matière première pour produire.

Le traité de libre-échange franco-anglais fragilise l’industrie épinglière et aiguillière.

En 1866, la saga BOHIN débute dans l’aiguille : Benjamin BOHIN rachète la manufacture actuelle à Saint Sulpice sur Risle, où machines et ouvriers s’essayaient déjà à cette production particulière et exigeante.

NOTRE FONDATEUR : BENJAMIN BOHIN

En 1833, Benjamin BOHIN a 11 ans.

Ce fils de fabricant d’objets en fer et boîtes en bois, rêve de reprendre l’entreprise familiale pour lancer la production en série.

Après deux refus et trois fugues, il finit par atteindre son but !

Artiste intelligent, actif intrépide, habile de ses mains, patron respecté et inspirant, il parvient à fonder un véritable empire.

Les BOHIN sont une famille d’inventeurs : on doit à Benjamin les boîtes protectrices à distribution d’aiguilles, l’épingle de sûreté et bien d’autres.

Travailleur visionnaire, ses voyages influencent les débats locaux.

Il dira « N’oublions pas que la Chine ouverte nous obligera à vivre de peu par la concurrence qu’ils nous feront chez eux partout en se répandant par tout l’univers ».

Sur fond de crise et de concurrence féroce, Benjamin BOHIN abat les cartes du made in France : « Luttez contre le chômage, achetez français ».

Benjamin s’éteint en 1911, après une vie fournie et de beaux projets réalisés.

LA SAGA BOHIN D’HIER…

Benjamin envoie son fils Paul étudier les nouvelles méthodes de production en Allemagne et en Angleterre.

A son retour, il reprend l’entreprise en 1874 et améliore les machines.

Ses efforts sur la qualité de la matière première et la finition des aiguilles finies, sont récompensés par une médaille d’Or à l’Exposition Universelle de Paris en 1889.

L’entreprise se développe de manière fulgurante : il rachète des usines, les modernise, adapte sa consommation d’énergie.

En 1914, BOHIN emploie 600 salariés, y compris les services annexes tels que les menuisiers, électriciens, jardiniers ou encore imprimeurs.

Il adjoint parallèlement toute une gamme de quincaillerie à son très large catalogue de mercerie.

Après Paul, la direction de l’entreprise passe aux mains de son fils Paul, puis son neveu Jacques et enfin le fils de ce dernier, Gilles.

…À AUJOURD’HUI

En janvier 1997,  le directeur commercial de l’époque Didier VRAC rachète l’entreprise pour les secteurs des outils pour la mercerie et des attaches pour la papeterie.

Il ouvre les ateliers de production à la visite du grand public en mars 2014, et pour mener à bien ce projet, embauche Audrey RÉGNIER en tant que Directrice de l’espace culturel.

En décembre 2017, Audrey et Fabien RÉGNIER, son époux et ancien directeur de banque, achètent l’entreprise, le parcours de visite (« le musée ») et les bâtiments.